Le branding du PQ est en danger

3 mai 2016 |

Par les temps qui courent, l’actualité québécoise nous offre un éclairage à la fois surprenant et riche d’enseignements pour quiconque s’intéresse à l’image de marque des organisations. IGA a récemment bouffé sa crédibilité en se repositionnant de manière extrêmement maladroite avec des prix plus bas, Bombardier est passé de conquérant à grand perdant dans l’opinion publique après avoir joué au quêteux de luxe auprès des gouvernements. Et doit-on mentionner les marques St-Hubert ou Rona qui pourraient souffrir de la perte d’une partie importante de leur ADN locale…

Le bal de la décote des marques québécoises se poursuit donc cette semaine avec le retrait de Pierre-Karl Péladeau de la vie politique à quelques jours de son premier anniversaire à la tête du Parti québécois. Bien que les médias et le public en général semblent démontrer une bonne dose d’empathie face au départ surprise de PKP, reste que les lendemains seront moins glorieux pour l’organisation. La marque du PQ va souffrir de cette désertion pour plusieurs raisons.

Premièrement, un Parti dont l’objectif est de réaliser la souveraineté du Québec doit incarner la stabilité, démontrer un sens des responsabilités de l’État exemplaire et inspirer une grande confiance à l’électorat. La succession de cinq chefs en quinze ans, le cirque de trop nombreuses courses au leadership, le lent déclin amorcé par la déconfiture d’André Boisclair, la contre-performance de Pauline Marois en plein scandale libéral et la perte d’un nouveau chef vedette à peine douze mois après son couronnement s’additionnent comme autant de taches sur la marque péquiste. Rétablir le branding du PQ comme une vraie alternative de gouvernance ne sera pas chose facile parce que le Parti a démontré depuis nombre d’années, de plusieurs façons et à maintes reprises, que le chaos, l’impulsivité et l’incohérence y faisaient loi.

Deuxièmement, d’un chef de parti qui prône une position radicale comme l’indépendance, on s’attend à tous les sacrifices. Je sais que ce discours fait mal à entendre, mais c’est comme ça. On ne veut pas savoir que le général de l’armée a des problèmes personnels quand on s’en va-t-en-guerre. On s’imagine plutôt qu’il avait réfléchi à tous les scénarios à l’avance. Bref, qu’il avait un plan A, B et C.

Finalement, il faut revenir en arrière et se souvenir que ce ne sont pas les citoyens du Québec qui ont placé Pierre-Karl Péladeau à la tête du PQ. Il a été parachuté là par les hautes instances qui voyaient en lui un autre sauveur, fermant les yeux sur ce qui tenait pourtant de l’évidence : il n’était pas la bonne personne pour faire le job. Trop émotif, peu expérimenté, complètement indépendant (donc sans attache), impulsif, autoritaire… et j’en passe. Une fois la poussière retombée, on pourra se demander à juste titre si le Parti québécois, comme organisation, a fait preuve de jugement ou si elle a plutôt joué gros et perdu en associant son image avec un porte-parole imprévisible. Une marque est un actif fragile et surtout volatil. Protéger son héritage et défendre son image, c’est aussi assurer son avenir. On saura dans quelques années si les dommages sont réversibles dans le cas de la marque PQ.

😉

Stéphanie

Ce texte a originalement été publié dans le blogue Marketing & Cie.


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