Loi C-59 et marketing B2B: à quoi s’attendre
08 Sep 2025 / 4 min

La confiance est devenue une véritable monnaie d’échange en marketing B2B. Elle influence les décisions d’achat, la fidélité client et même la perception de la marque. Et quand il est question d’environnement, le scepticisme règne. Une étude de Deloitte le confirme: 57% des Canadiens et Canadiennes doutent des allégations «vertes» des marques. Pas surprenant que le gouvernement ait décidé de sévir.
Depuis juin 2024, la Loi C-59 est en vigueur. Et avec elle, un cadre beaucoup plus strict pour les communications à caractère environnemental. Si une entreprise affirme qu’elle est écoresponsable, elle doit désormais prouver ce qu’elle avance. Sinon, elle s’expose à des amendes salées et, surtout, à une perte de crédibilité difficile à rattraper.
Et ce n’est pas tout: à partir du 20 juin 2025, les particuliers, les groupes environnementaux et même des entreprises concurrentes peuvent porter plainte directement au Tribunal de la concurrence contre une entreprise soupçonnée d’écoblanchiment sans avoir à démontrer qu’ils ont subi un préjudice direct. Une vraie révolution qui change complètement les règles du jeu.
Bref, fini les belles intentions mal ficelées. Il est temps de s’ajuster. Voici ce qu’il faut savoir.
Qu’est-ce que l’écoblanchiment (ou greenwashing)?
L’écoblanchiment est une pratique de communication trompeuse qui consiste à faire croire à un engagement environnemental que l’entreprise ne peut pas prouver.
Dans le contexte B2B, cette erreur se glisse souvent dans des détails: une icône de feuille apposée sur un visuel sans lien avec le produit, des engagements vagues sur la durabilité dans une présentation de vente, ou encore un rapport RSE qui énumère des intentions sans indicateurs mesurables. Des maladresses parfois involontaires, mais qui laissent des traces.
Quelles sont les nouvelles règles imposées par la Loi C-59?
Qu’est-ce que la Loi C-59 en marketing?
La Loi C-59 encadre les communications environnementales des entreprises canadiennes. Depuis juin 2024, elle exige des preuves précises et vérifiables pour toute allégation écologique. À partir de juin 2025, toute entité peut porter plainte sans avoir subi de préjudice.
En clair, la loi impose trois conditions essentielles: chaque déclaration environnementale doit être appuyée par des preuves tangibles, basées sur des normes ou études reconnues; les informations doivent être à jour; et les messages doivent être formulés avec précision.
Autre nouveauté importante: le droit d’action est élargi à des parties privées, la loi est rétroactive sur un an, et les amendes peuvent grimper jusqu’à 15 millions de dollars.
Ce qu’on peut dire et ne plus dire dans ses communications environnementales
À éviter absolument | À privilégier |
«Écoresponsable» sans preuve | «Fabriqué avec 60% de matériaux recyclés, selon la norme ISO 14021» |
«Zéro émission» généralisé | «Réduction de 85% des émissions de GES pendant la phase de production, validée par [organisme X]» |
«100 % recyclable» | «Emballage recyclable dans les centres de tri du Québec, sauf couvercle» |
«Produit vert» | «Conforme à la certification XYZ depuis 2023» |
«Respectueux de l’environnement» | «Économise 40% d’eau comparé à la version précédente, selon des tests internes validés» |
Trois bonnes pratiques pour éviter l’écoblanchiment (et dormir tranquille)
Pour rester dans les règles (et dormir l’esprit en paix), mieux vaut miser sur la précision, la rigueur et l’actualisation continue. On bannit les slogans vagues, on s’appuie sur des faits, et on garde l’habitude de revoir régulièrement ses contenus. Par exemple, remplacer «emballage écologique» par «compostable à 90% selon la norme ASTM D6400» fait toute la différence. De même, un lien vers une certification valide ou un audit externe ajoute une crédibilité précieuse.
Bref, la prudence passe aussi par des gestes simples, mais constants.
Et si la Loi C-59 devenait un avantage concurrentiel?
Cette nouvelle loi, loin d’être un frein, peut devenir un puissant levier de différenciation. Une entreprise rigoureuse et transparente inspire davantage confiance qu’une marque aux promesses floues. En B2B, c’est souvent ce niveau de crédibilité qui fait la différence.
En matière de communication environnementale, la rigueur est devenue incontournable. La Loi C-59 impose un cadre, mais elle ouvre aussi une porte: celle d’un marketing plus crédible, plus stratégique et plus durable.
Besoin d’aide pour adapter vos communications à la Loi C-59?
Bang Marketing peut vous accompagner pour clarifier vos messages, structurer vos preuves et bâtir une stratégie de contenu responsable et crédible. Écrivez-nous pour en discuter.
FAQ – Loi C-59 et communications environnementales
Q: Quelles sont les conséquences concrètes de l’écoblanchiment pour une entreprise B2B?
R: Amendes, perte de crédibilité, impact sur les ventes et les appels d’offres.
Q: Est-ce que toutes les entreprises sont concernées par la Loi C-59, même les PME?
R: Oui, toutes les tailles et secteurs sont concernés au Canada.
Q: Peut-on encore utiliser des termes comme «durable» ou «écoresponsable»?
R: Oui, avec des preuves à l’appui et des formulations précises.
Q: Est-ce qu’une déclaration environnementale doit être validée par un tiers?
R: Ce n’est pas obligatoire, mais fortement recommandé pour renforcer la crédibilité.
Q: Que faire si une campagne en cours contient des termes flous?
R: Réviser rapidement pour assurer la conformité à la Loi C-59.
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